jeudi 21 janvier 2010

I/ Les effets de la musique



1) Les effets physiqu
es de l'écoute d'une musique


Dès que vous croisez ce lecteur, le mieux est de le mettre en route... Et de l'arrêter si votre concentration s'en voit affaiblie.
(Pour nous, cette musique évoquera la sérénité)

Pour commencer, d'après notre vécu et de nombreux témoignages, nous avons remarqué que parfois, au cours de l'écoute d'une musique, il arrive que l'on ressente des frissons. Nous avons souhaité voir si ces frissons pouvaient être accompagnés d'un autre phénomène, et à quoi ils pouvaient bien être dus en prenant pour hypothèse le fait que l'écoute d'une musique expressive augmente le rythme cardiaque. Simplement équipées d'un électrocardiogramme, nous avons effectué des mesures toutes les 10 secondes. Voici les résultats, réunis dans un graphique.



Étude de graphique

Ce graphique nous montre l'évolution du rythme cardiaque lors d'une musique au cours du temps. Ici, une courbe représente cette évolution pour une musique gaie ou triste tandis que l'autre est pour une musique inspirant la colère. On remarque une augmentation des deux courbes assez similaires de T=0 sec à T=42 sec, on passe alors de 56 battements/minute à 66 batts/min. Les deux courbes se croisent en deux points à Ta=38 sec et Tb=42 sec : le rythme cardiaque est sensiblement le même. Les deux morceaux sont alors tous deux caractéristiques d'une musique gaie ou triste provoquant une augmentation du rythme cardiaque. A T=42 sec, on signale l'entrée d'un instrument en solo et un changement dans la tonalité du morceau. On observe alors un pic dans les deux courbes. Cependant, la courbe de la musique inspirant la colère monte jusqu'à 80 batts/min pour T=60 sec alors que la courbe d'une musique triste ou gaie a un pic à 75 batts/min pour T=60 sec. On en déduit donc que la musique représentée par la courbe rouge (colère) est plus susceptible de nous atteindre que pour celle de la courbe bleue. Après ce pic, les différents rythmes cardiaques diminuent en parallèle, sans que les courbes ne se croisent cette fois-ci. A T=90 sec, la courbe bleue indique un rythme à 62batts/min tandis que la courbe rouge indique un rythme à 73batts/min. Le rythme cardiaque d'un individu écoutant une musique qui le met en colère redescendra donc moins vite que celui d'une personne écoutant une musique triste ou gaie.

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C'est ainsi, la musique provoque chez nous des réactions que nous serions loin d'imaginer. Qui n'a jamais senti son corps lui «échapper» l'espace d'un frisson de plaisir lors de l'écoute d'une musique qui lui est particulièrement plaisante ? Qui n'a jamais eu la chair de poule devant la puissance d'une orchestre philharmonique (ou orchestre symphonique) en action ou lors d'un concert autre ?



La musique peut en effet nous atteindre au point de provoquer des réactions physiques comme les frissons dans le dos et la chair de poule. Ces deux réactions sont les plus fréquentes mais il en existe d'autres plus visibles comme les larmes, qu'elles soient de tristesse ou de plaisir, ou encore le battement de notre pied en rythme avec la musique. Cependant, quand on est plus attentif, on remarque que le rythme cardiaque et le rythme respiratoire varient. Par des études plus poussées, on peut aussi observer que la conductance de la peau (c'est-à-dire la capacité que présente la peau à conduire un infime courant électrique) augmente grâce à la transpiration de la peau provoquée par une émotion forte.


Toutefois, certaines musiques sont plus fréquemment associées à des modifications physiologiques spécifiques.


On remarque donc qu'une musique relativement calme relaxe le pouls qui se cale alors sur le battement de la musique et cause ainsi l'augmentation d'endorphine (un neurotransmetteur), une substance produite par certaines cellules du système nerveux central, qui a des propriétés analgésiques (c'est-à-dire que c'est un antidouleurs : diminution de la douleur, contrôle de la respiration, diminution du stress et de l'angoisse). Par exemple, l'écoute de musique classique de la période baroque (Haendel, Bach et Vivaldi en sont trois grands compositeurs) pendant 30 minutes serait équivalent à une dose de valium (anxyolitique de la famille des benzodiazépines utilisé pour traiter l'anxiété, l'angoisse, il peut entrainer une dépendance. Augmente l'action cérébrale).

A l'inverse, une musique gaie ou triste provoque une accélération du rythme cardiaque et respiratoire et donc une augmentation de la pression sanguine.

Mais comment peut-on expliquer ces phénomènes ?



2) Les effets de l'écoute d'une musique sur le cerveau


Une chose est sûre : lorsque nous écoutons de la musique, notre cerveau ne reste pas inactif. En effet, la musique affecte l'amplitude (la puissance des impulsions électriques produites par le cerveau) et la fréquence de vagues (c'est le nombre de vagues d'une ondulation en une seconde, pouvant être comparée aux fréquences radio) du cerveau, pouvant être mesurées par un électro-encéphalogramme : des électrodes sont placées à des emplacements spécifiques sur le cuir chevelu pour détecter et enregistrer les impulsions électriques de l'activité cérébrale.

Pour mieux comprendre quelles sont les régions du cerveau actives lorsqu'on ressent un frisson lors de l'écoute de la musique, des scientifiques ont utilisé une autre technique, l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, et ont demandé à des auditeurs d’écouter dans un scanner les musiques qui leur procurent généralement des émotions fortes. Ils ont constaté que la musique active les mêmes régions cérébrales que les stimuli ayant une forte implication biologique, tels que la nourriture, les stimulations sexuelles et certaines drogues : ces régions correspondent à deux petits groupes de neurones situés dans l'aire tegmentale ventrale (ou ATV) et le noyau accumbens. Ces régions, interconnectées entre elles constituent le circuit de la récompense.




En effet,
pour qu'une espèce survive, ses individus doivent en premier lieu assurer leurs fonctions vitales comme se nourrir, réagir à l'agression et se reproduire. L’évolution a donc mis en place dans notre cerveau des régions dont le rôle est de "récompenser" l’exécution de ces fonctions vitales par une sensation agréable.
L’aire tegmentale ventrale, situées en plein centre du cerveau, est particulièrement importante dans ce circuit. Elle reçoit de l’information de plusieurs autres régions qui l’informent du niveau de satisfaction des besoins fondamentaux ou plus spécifiquement humains.

L’aire tegmentale ventrale transmet ensuite cette information à une autre structure cérébrale située plus en avant : le noyau accumbens. Cette transmission s’effectue grâce à un messager chimique particulier produit par les neurones : la dopamine. Son augmentation dans le noyau accumbens et dans d’autres régions aura alors un effet de renforcement sur des comportements permettant de satisfaire nos besoins fondamentaux.
La vidéo ci-dessous résume simplement le rôle du circuit de la récompense dans la recherche du plaisir.




Maintenant que nous connaissons le circuit général de la musique dans le cerveau, il ne nous reste plus qu'à voir pourquoi nous nous relaxons lors de l'écoute d'une musique, hormis le fait que notre rythme cardiaque se calque sur le tempo d'une musique sereine.
En fait, la musique nous apaise parce qu'elle influe sur la production d'hormones du stress. Face à une situation alarmante, notre amygdale (un groupe de neurones en forme d'amande situé dans le système limbique, un groupe de structures du cerveau jouant un rôle important dans le comportement) s'active et stimule l'hypophyse, déclenchant la production de l'hormone ACTH (Adreno Cortico Tropic Hormone). Celle-ci gagne les glandes surrénales où le cortisol, autre hormone du stress, est libéré. Cette hormone a pour rôle d'augmenter la libération du sucre par le foie pour qu'il puisse être consommé par nos muscles, permettant une réponse rapide à la situation de stress. Écouter une musique apaisante interrompt ce mécanisme : le cortex auditif (qui analyse les informations auditives) inhibe l'amygdale, et la production d'ACTH cesse.





Nous savons désormais que lorsque nous écoutons de la musique, nous éprouvons du plaisir. Et éprouver du plaisir induit que nous éprouvons des émotions. Où sont donc situées les aires cérébrales impliquées dans l'émotion musicale ?
Sur ce point, les études ne concordent pas toutes. En effet, certaines affirment que les stimulations les plus intenses sont provoquées par des musiques tristes et mélancoliques, tandis que d'autres suggèrent que les deux hémisphères ne contribueraient pas de façon identique aux émotions musicales : l'hémisphère gauche serait plus actif lors de l'écoute de musique gaie, et l'hémisphère droit lors de l'écoute de musique triste.


C'est peut-être grâce à Emmanuel Kant que nous allons avoir une partie de la réponse à notre question : "La musique est le langage des émotions", nous a-t-il dit un jour. Cette phrase signifierait que la musique est traitée dans le cerveau par les mêmes régions que le langage, ce qui n'est pas faux.
En effet, plusieurs régions cérébrales participent à la musique, qui est une aptitude antérieure au langage. Le son est d'abord traité par les structures de l'oreille et les régions sous-corticales et corticales propres au système auditif. Puis interviennent différentes parties du cerveau, impliquées dans la mémoire, les émotions, les mouvements ou d'autres modalités sensorielles. Certaines sont communes à la musique et au langage et d'autres seraient spécifiques à la musique. Voici quelques unes de ces régions, cette liste n'étant pas exhaustive.



Ainsi, lorsqu'on écoute de la musique, les mêmes zones cérébrales traitent les mots parlés, le chant et les vocalises, avec une nuance toutefois. En effet, les activations sont un peu plus fortes dans l'hémisphère gauche pour le langage et dans l'hémisphère droit pour la musique ; les caractéristiques de fréquence (de l'aigu au grave) et de timbre (qui font l'identité d'une voix et la spécificité des instruments) sont plutôt traités par les lobes frontal et temporal droits, alors que le rythme et le tempo sont plutôt pris en charge par l'hémisphère gauche. Cette particularité est d'ailleurs à l'origine d'une œuvre majeure : Le Boléro de Ravel. Lorsqu'il l'a composé, le musicien souffrait d'une atteinte de l'hémisphère gauche, ce qui explique pourquoi le Boléro déroule un rythme et un tempo sans variation, et des timbres très enrichis.




S'il est si difficile de se débarrasser de l'air du Boléro une fois qu'on l'a écouté, c'est parce que, comme vu précédemment, il active de nombreuses structures cérébrales comme l'hippocampe et les structures limbiques impliquées dans la mémoire : la musique se grave dans le cerveau avec une prodigieuse facilité. Cette particularité n'a pas échappé aux maisons de disques qui matraquent leurs chansons à la radio, et pour cause : Isabelle Peretz, de l'université de Montréal a démontré que notre préférence va aux airs déjà entendus. Son équipe a fait écouter à des sujets deux séries de mélodies inconnues tout en glissant dans la deuxième liste des morceaux figurant déjà dans la première. Résultat, même si les volontaires ne les reconnaissaient pas, ils montraient leur préférence pour des mélodies entendues deux fois ou plus.

Une maladie dont Che Guevara était atteint, l'amusie congénitale, est très représentative du rôle important du cerveau pour ce qui est d'apprécier la musique, de ressentir des émotions grâce à elle, et d'en pratiquer. En effet, les personnes atteintes de cette pathologie possèdent un cortex trop épais par rapport à la moyenne (les messages ont donc plus de mal à passer dans certaines régions) et, pour eux, écouter de la musique s'apparente à entendre une "batterie de cuisine que l'on lance sur le plancher". Ils ont par ailleurs beaucoup de difficultés à pratiquer ne serait-ce que les bases de la musique, de la même manière que les dyslexiques, l'écriture.


Cependant, connaitre les aires cérébrales impliquées dans les émotions musicales ne nous suffit pas pour comprendre comment nait une émotion musicale et en quoi elle consiste.


3) Les effets psychologiques de l'écoute d'une musique





Que vous inspire cet idéogramme chinois ? Exprime-t-il plutôt de la tristesse, de la gaieté ? La réponse à cette question dépend tout simplement de la musique que vous écoutez en ce moment même ; si elle est plutôt triste, vous répondrez que cet idéogramme neutre exprime plutôt de la tristesse. Et de même pour toutes les émotions pouvant être ressenties par l'écoute de la musique. Cette petite expérience nous montre que l'émotion musicale influe sur le comportement de l'auditeur, et ce sans qu'il n'ait à exprimer ce qu'il ressent : les émotions musicales sont donc vécues.

Certes, les émotions musicales sont vécues, mais sont-elles vécues de la même manière par chaque individu ?
Bien sûr, nous écoutons de la musique pour le plaisir qu'elle nous procure mais ce plaisir est libre de prendre des formes variées, lesquelles dépendent seulement du vécu de son auditeur, et de son état au moment de l'écoute. Ainsi, une même œuvre évoquera pour une personne un sentiment de tristesse en rapport à un évènement auquel se réfère cette musique , alors que pour un autre, elle évoquera un sentiment gai par le souvenir d'un autre évènement plus joyeux. Cependant, si l'émotion dépendait uniquement des contextes d'écoute, l'œuvre donnée évoquerait autant d'expressions différentes qu'il y a d'auditeurs et chacun en aurait une expérience différente. De ce fait, lors d'un concert par exemple, une personne pleurerait tandis que son voisin rirait, or cela n'arrive jamais. On peut donc en déduire que les œuvres musicales ont une structure expressive suffisamment puissante pour imposer des états émotionnels communs à un grand nombre d'auditeurs : c'est ce qu'on appelle l'universalité de la musique, qui favorise la cohésion sociale. Il est ainsi avéré qu'il existe une certaine stabilité des réponses émotionnelles car quelqu'un qui possède une bonne base de donnée musicale sait quel type de musique s'ajuste le mieux à son état psychologique du moment, ou bien celui dans lequel il souhaite se trouver.



Nous venons donc ici de voir que les réponses émotionnelles sont quasiment les mêmes pour chaque individu, lors de l'écoute d'un même morceau. Elles sont divisibles en quatre grandes catégories que nous avons déjà plus ou moins vues lors de l'étude des réactions physiques possibles selon le morceau écouté : la gaieté, la colère (ou la peur), la tristesse et la sérénité. Mais peut-on ressentir des émotions plus subtiles ?

Expérience :


Présenter sur un ordinateur un extrait de 27 extraits musicaux suffisamment longs pour installer un climat expressif précis, et suffisamment courts pour que ce climat reste stable tout au long de l'extrait. Les extraits choisis représentent une large variété de styles musicaux, d'instruments et d'expressions. Le dispositif permet aux sujets d'écouter les extraits autant de fois qu'ils le veulent et ils doivent grouper par deux, trois ou davantage ceux qui évoquent une même émotion.


Résultats :

L'analyse des résultats montre qu'on peut les décomposer suivant trois axes :
- l'axe de l'énergie des émotions, qui va des émotions de grandes énergie (gaieté, colère) à des émotions de faibles énergie (dépression, sérénité).
- le second axe, la valence émotionnelle oppose des émotions positives (gaieté, sérénité) aux émotions négatives (colère ou désespoir). Cet axe ne retrace pas le caractère agréable généralement rapporté dans les études des émotions car l'une des spécificités de la musique est de pouvoir être jugée plaisante même si l'émotion induite est triste.
-et enfin le dernier axe, l'émotion corporelle ou corporalité est liée au mouvement corporel induit par la musique.


> Ainsi on constate que les extraits sont regroupés en quatre zones que l'on associe aux quatre principales émotions précédemment citées : la tristesse (valence négative, corporalité et énergie faible), la sérénité (valence positive, corporalité et énergie faible), la gaieté (valence positive, corporalité et énergie élevées) et la colère (valence négative, corporalité et énergie élevées).

Pour nous, une musique gaie...



Tout ceci nous montre bien que lorsque nous écoutons de la musique, les connaissances, les émotions et le corps sont liés. L'émotion ressentie par l'auditeur active des mouvements mémorisés qui, en retour, agissent sur la perception de la musique écoutée.
Ainsi, nos émotions musicales ne sont pas seulement intellectuelles car elles puisent dans les émotions liées aux expériences corporelles que l'auditeur a déjà vécu. C'est pourquoi les œuvres que nous écoutons prennent des positions spécifiques sur ces axes, ce qui fait qu'il y a une infinité de possibilités de combiner ces valeurs : il existe donc une infinité d'émotions différentes.


A présent que nous savons ce qu'est une émotion, et de quoi elle dépend, attardons-nous sur le temps que mettent ces réponses émotionnelles à être ressenties.
A première vue, on peut croire que les processus émotionnels de la musique sont plus lents que l'analyse du cerveau dans la vie quotidienne, car on dit qu'il faut "entrer" dans l'œuvre pour la ressentir. Or, le fait surprenant est que les réponses émotionnelles peuvent être très rapides, même plus rapides que l'analyse du cerveau dans la vie quotidienne.

Pour vérifier cela, on a fait écouter les 500 premières millisecondes de 27 extraits musicaux. Puis, on a demandé de regrouper les extraits qui évoquent des émotions similaires : les résultats obtenus sont identiques que ceux enregistrés lorsqu'on a fait écouter les 20 premières secondes. Dans l'absolu, seules 250 millisecondes suffisent pour reconnaitre si un extrait est plutôt expressif ou neutre. Or, ce fait est très important car cela signifie que le cerveau humain répond aussi vite émotionnellement à la musique qu'à un stimulus biologique pertinent comme une menace pour la vie de l'individu, par exemple.
Ainsi, il y a pour les émotions musicales une voie très rapide fondée sur les caractéristiques spectrales (si le morceau est expressif ou non), et une voie plus lente, qui analyserait les structures plus abstraites (identification de l'émotion évoquée) ; c'est pourquoi l'émotion musicale change au fil de l'écoute et s'enrichit à mesure que l'œuvre se déploie.
De ce fait, si l'écoute d'une musique triste pendant quelques minutes ne nous rend pas triste, son écoute pendant une heure, elle, change notre état d'esprit.



Le fait que nos réponses émotionnelles à la musique soient si riches, reproductibles pour le même individu et d'une personne à l'autre, rapides et si profondément enracinées dans notre cerveau montre que la musique a un statut bien défini dans l'espèce humaine. Ainsi, quelle est sa valeur adaptative ? A-t-elle été sélectionnée en même temps que le langage pour une autre voie de communication universelle ? Ou bien a-t-elle été sélectionnée parce qu'elle adoucit les mœurs, et que les sociétés dont les membres étaient sensibles à la musique se sont davantage multipliés ?
Certains émettent une séduisante hypothèse : les gènes qui nous ont rendus mélomanes ont été sélectionnés au cours de l'évolution pour que nos ancêtres du paléolithique apprécient la musique, certes, mais aussi pour que leurs émotions se synchronisent autour de rituels. Grâce aux mélopées, le groupe se soudait : ainsi, la musique nous ferait vibrer depuis le fond des âges...







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